Les politiques traditionnelles ont pour objectif de changer l’équilibre entre les sexes par des mesures générales, telles que des quotas, l’éducation, des financements ciblés, des mesures de soutien à des réseaux de femmes etc. Si ces mesures peuvent modifier la composition ou le fonctionnement opérationnel des systèmes formels de «gate-keeping », elles ne pénètrent pas le monde des systèmes informels de « gate-keeping » ou de prise de décision au niveau des directions.
Dans ce contexte, les Gouvernements nationaux et l’UE devraient envisager l’intégration d’instruments permettant de suivre régulièrement le niveau micro et macro des systèmes de « gate-keeping » dans les domaines de l’art et de la culture, et d’analyser le rapport avec les fonctions et pratiques d’organisation et de direction. Ces instruments de suivi devraient se concentrer en particulier sur les institutions et les programmes de financement aux différents stades de la chaîne de production artistique, afin de mesurer leur impact sur le développement professionnel des artistes ainsi que sur la distribution, l’accès et la reconnaissance de leurs oeuvres sur le marché. A ce sujet, on a proposé la réalisation d’une nouvelle étude destinée à analyser la situation des sexes et du « gate-keeping » dans le monde culturel ou dans les industries de la création, où des informations de base font toujours défaut.
L’ « Institut européen des sexospécificités », dont la création a été suggérée récemment, pourrait coordonner ces activités de suivi régulières à l’avenir. A l’échelon national, les Gouvernements auraient accès à ces résultats et pourraient ainsi mettre en cause les institutions qui ne mènent pas de politiques d’égalité des chances pro-actives, ou même réduire les fonds publics qu’elles reçoivent.
Des organisations non gouvernementales des pays de l’Europe du Sud-est comme, par exemple, Balkankult [2], ont récemment pris des initiatives de suivi s’inspirant de la méthodologie de l’étude sur les « Cultures-Gates ». Il faudrait que le « Groupe d’action sur l’égalité des sexes » du Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-est encourage et soutienne le développement et la réalisation de tels projets dans le secteur culturel.
[2] En 2003, Balkankult a engagé un projet régional satellite sur les « Culture-Gates », projet axé sur la position des femmes dans le secteur culturel en Slovénie, Serbie et Montenegro et en Albanie. Pour plus d’informations consultez www.balkankult.org.
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